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Message  déborah Sam 30 Avr - 2:07

REPORTAGE – Des jeunes du mouvement du 20-Février ont organisé vendredi un sit-in à Marrakech afin de dénoncer l’attentat meurtrier de la veille...

Quelques bouquets de fleurs et des couronnes mortuaires ont été déposées au pied du café Argana, sur la place Djema’a el-Fna, à Marrakech. Au premier étage du bâtiment, dévasté par l’attentat de jeudi, des hommes en combinaison blanche tentent de recueillir des indices.

Des dizaines de badauds, essentiellement marocains, prennent des photos avec leur téléphone portable dans un étrange silence, sous l’œil de la police. Deux hommes se sont postés devant les barrières qui bouclent le café avec une pancarte écrite en français et en allemand, sur laquelle on peut lire: «Non à la terreur et l’obscurantisme, oui à la vie et à la tolérance. I love Marrakech.»

«C’est une initiative personnelle, confie l’un d’eux, Elkhkiati Chakib, cadre dans l’associatif. C’est pour manifester mon indignation et ma consternation. Je crois que cet acte terroriste vise à entraver le processus de démocratisation et de modernisation du pays», ajoute-t-il aussitôt.

Le spectre de 2003

Cette crainte, les jeunes du mouvement du 20-Février la partagent. Mais pour eux, pas question de laisser le terrorisme entraver la lutte qu’ils mènent depuis plus de deux mois dans le royaume chérifien pour une transition démocratique. Alors, au lendemain de l’attentat, ils se sont réunis sur la place avec pancartes et banderoles pour dénoncer cet «acte criminel et revendiquer une enquête judiciaire transparente afin que toute la vérité soit faite», comme l’indique le communiqué distribué à tour de bras aux passants.

«Cette attaque m’a meurtrie, parce que c’est mon pays et que je considère toutes les victimes, étrangères ou marocaines, comme mes frères, explique Gebrati, 20 ans, étudiante en fac de sciences à Marrakech et membre du mouvement. On va voir ce qui va se passer et comment les autorités vont réagir. Mais il faut qu’elles comprennent que le Maroc d’aujourd’hui n’est pas celui de 2003 [date de l’attentat meurtrier de Casablanca], parce que depuis il y a eu notre mouvement. Donc j’espère que la réaction du roi sera différente et que les autorités feront leur travail correctement, sans refaire les mêmes erreurs.»

L’attentat de mai 2003 à Casablanca avait donné lieu à un tour de vis sécuritaire, des arrestations arbitraires en masse et des procès expéditifs. «La jeunesse a peur que le gouvernement utilise la menace terroriste pour changer nos droits», renchérit Kenza, 21 ans. Comme d’autres, celle que ses amis surnomment «la fille du peuple» préfère ne pas donner son nom de famille, par peur de représailles.

Nouvelle marche le 8 mai

Selon elle, le sit-in vise aussi à «clarifier les positions» du mouvement du 20-Février: «A la radio, ce matin, j’entendais des gens dire que c’est à cause de nous que les terroristes ont fait cette attaque, qu’ils ont profité de l’occasion. Donc on est ici pour dire “à bas le terrorisme!” et montrer qu’on n’a rien à voir avec ça.» Consciente que l’attentat de Marrakech est «un obstacle, direct ou indirect pour [leur] mouvement», elle assure néanmoins que celui-ci «ne s’arrêtera pas: le printemps du Maroc va continuer!»

Autour d’elle, des mains se lèvent pour faire le V de la victoire. D’autres brandissent des roses en hommage aux victimes. Une centaine de personnes, hommes et femmes, se sont jointes à l’assemblée pour scander la «condamnation populaire de l’acte criminel».

Parmi eux se tient Mohammed Charak, un entrepreneur d’une cinquantaine d’années. Il est venu pour les soutenir. Alors que, pour l’heure, on ignore qui a commis l’attentat, lui assure qu’il est l’œuvre de «lobbies économiques et politiques qui tirent profit de l’ancien régime et essayent de bloquer le mouvement démocratique». Et si l’enquête menait à Al-Qaida au Maghreb islamique? «On protestera encore plus! De toute façon, qui que ce soit, on refuse un tel acte.»

Le mouvement du 20-Février organisera une marche nationale le 8 mai. Une «nouvelle étape pour faire face aux conséquences de cet acte criminel». Leur slogan: «Luttons tous pour la démocratie.» «C’est vrai que ce sont nous, les jeunes, qui sommes à la tête de ce mouvement, glisse Gebrati. Mais j’espère que tout le peuple va nous rejoindre, car on a vraiment des idées et on veut travailler pour avoir un Maroc libre.» Le sit-in se termine. Les pancartes sont rangées. A une dizaine de mètres, des calèches embarquent quelques touristes.

déborah

Messages : 3
Date d'inscription : 19/03/2011

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